Monstre (le)

A l'hôpital de Starkweather, nombre de pensionnaires sont d'une espèce bien particulière : ils ont tué, certains même des familles entières, mais incapables de se défendre devant les tribunaux, ont été déclarés fous et enfermés dans des cellules où ils finiront pas se suicider, ou mourir d'épuisement. Dans la cour et les couloirs, camisole chimique oblige, c'est le plus souvent la torpeur qui règne, mais parfois des bagarres éclatent, imprévues, ridicules, d'une violence qui pardonne rarement si les infirmiers n'arrivent pas à temps. C'est dans cet univers de terreur que travaillait le Dr. Claire Argent. Aussi idéaliste que méticuleuse dans son approche de la folie, - la direction de l'établissement la laissait faire sans vraiment s'intéresser à ses travaux -, elle s'appliquait à redonner la parole à des condamnés qui semblaient définitivement perdus pour la société. Assistée dans sa tâche par Heidi Ott, une aide-soignante aussi dévouée qu'elle, elle commençait à obtenir des résultats lorsque la police l'a retrouvée morte dans un coffre de voiture. Elle a eu la gorge tranchée et les yeux arrachés par son assassin. Outre l'identité et les occupations de la victime, c'est ce modus operandi qui alerte Milo Sturgis, l'inspecteur du LAPD qu'on a chargé de l'enquête : un assassinat de ce genre, il s'en est déjà produit un et malgré tous ses efforts, Milo Sturgis n'a pas réussi à l'élucider. Il est temps de faire appel au Docteur Alex Delaware, son ami : spécialiste de psychologie comme il l'est, il saura bien mieux que lui comprendre ce qui a pu pousser le ou les meurtriers à se comporter de la sorte. Très vite cependant, quelque chose de nouveau et de gravement inquiétant se fait jour : il semblerait qu'un des patients du sinistre hôpital ait prévu le meurtre et en ait averti Heidi Ott. Alors que bien évidemment ce malade n'a pas quitté l'hôpital ? Telle est une des énigmes que devra résoudre le célèbre tandem Alex Delaware-Milo Sturgis. Ecrit avec une précision impressionnante, ce roman de Jonathan Kellerman fait vite basculer le lecteur dans un univers d'autant plus cauchemardesque que les motivations de chacun y sont de moins en moins claires au fur et à me sure qu'on les découvre... ou croit les découvrir.