Quelques obscurcissements

Sept ans après l'été 1953 de L'Amant en culottes courtes, le jeune Alain revient à Londres, en janvier 1964, pour fêter ses vingt ans auprès de sa tante et son mari, tous deux juifs hongrois réfugiés en Angleterre juste avant la guerre. À cette occasion solennelle, la tante remet à son jeune neveu deux cadeaux, l'un utile, une veste en daim (elle le trouve mal habillé), l'autre symbolique, la bague d'un des oncles d'Alain, mort dans les camps d'extermination comme la plupart des membres de sa famille. Le soir, repartant vers l'aéroport, Alain tombe sur Barbara, l'amante d'autrefois. Ils passent la soirée dans un pub-restaurant, et ressortent dans la brume épaisse et la nuit. Longeant un parc, véritable coupe-gorge, ils sont poursuivis par un personnage qui semble vouloir arracher Barbara, jusqu'à un geste soudain d'Alain qui résout la situation. Était-ce un agresseur ? Ou un fantôme ? S'ensuit en tout cas une scène de sexe violente et débridée dans une cabine téléphonique. Le lendemain, de retour à Paris, Alain écrit un petit texte, La fontaine von Teck, aux subtils mais improbables échos avec la nuit précédente, et reproduit à la suite, tel qu'écrit ce jour-là.