Arnold Schönberg

On sait d'Arnold Schönberg (1874-1951) qu'il fut l'un des plus grands créateurs du XXe siècle : compositeur, théoricien et enseignant, poète... Cette liste serait incomplète sans ajouter « peintre ». En effet, à partir de décembre 1908 et pendant une dizaine d'années, le musicien va pratiquer, en parallèle de sa création musicale, la peinture. Portraits et autoportraits, scènes de nature et études de décor pour ses opéras, c'est une oeuvre hors-norme qui lui permet d'évoquer des états d'âme qui ne trouvent pas une forme musicale. L'exposition au mahJ (première manifestation consacrée à Schönberg peintre à Paris depuis 1995), réalisée en étroite collaboration avec le Centre Arnold Schönberg de Vienne, et son catalogue sont l'occasion de découvrir le compositeur à l'aune de ses productions picturales. L'ouvrage est divisé en cinq parties chrono-thématiques étayées d'un ou de deux essais, accompagnées d'illustrations, de comparaisons, de reproductions des tableaux, et terminées par des extraits de correspondances. Nous parcourons ainsi les cercles artistiques viennois du tournant du XXe siècle avec Oskar Kokoschka, Egon Schiele, Max Oppenheimer ; sa correspondance assidue et son amitié avec Vassily Kandinsky (premier promoteur de la peinture du Viennois en Europe) ; les liens entre sa musique atonale et sa démarche picturale ; sa relation tourmentée avec la religion au moment de la montée de l'antisémitisme. Arnold Schönberg, Peindre l'âme permet de poser un regard renouvelé sur le compositeur, en observant sa trajectoire à travers des questions inédites en France, à la croisée des champs artistiques et des préoccupations politiques, culturelles et religieuses qui ont innervé son oeuvre.