Montecristi

Montecristi est le récit d'une saison en enfer. Tout commence la nuit de Noël, au début de la saison des pluies, sur l'île de Saint Domingue. Le narrateur est seul à la terrasse d'un hôtel de la petite ville de Montecristi et se souvient de son installation, un an auparavant, dans une villa. Il avait alors quitté Paris, ses amis, sa routine, pour se poser là et inviter Noéli, un homme dont il était tombé amoureux. Mais Noéli ne joue pas le jeu. Il rêve d'émigrer et tente bien vite de rejoindre Porto Rico. Le narrateur se retrouve abandonné dans cette ville qu'il croyait un paradis et dont il découvre l'envers : parasites, misère, assassinats, et enlèvements incessants. Même la magnifique baie de Samana est souillée par des déchets radioactifs qui irradient gravement la population et tuent Chiquito, ce petit cireur de chaussures, le seul être qu'il avait cru pouvoir aider. Malade, solitaire, renvoyé à ses souvenirs et aux ruptures qui ont jalonné sa vie - en particulier son départ en catastrophe d'Algérie après l'indépendance - le narrateur regarde son existence avec une lucidité cruelle. Il médite sur la vanité du destin et parvient peu à peu à s'extirper des mirages qui l'avaient fait venir pour un an sur cette île. Portrait d'un homme mystifié par un pays et ses propres sentiments, Montecristi est un livre violent, envoûtant, sur lequel plane sans faux semblant l'ombre de la mort.