Les russes blancs

Février 1917 : le tsar Nicolas II abdique ; le gouvernement provisoire, qui le remplace, est balayé huit mois plus tard par la Révolution d'octobre. Ainsi commence l'épopée des Russes blancs. Un million et demi, deux millions peut-être, de monarchistes et de socialistes révolutionnaires, d'aristocrates ou de jeunes lycéens, se retrouvent exilés dans une "Russie hors frontières". L'épopée se déroule en trois temps. Trois temps, trois vertus. - Partir ? Trois ans durant, les Russes blancs devenus "ennemis du peuple" espèrent la défaite du bolchevisme. Pendant que certains, parfois très jeunes, combattent dans les armées blanches, d'autres quittent la fournaise, pour mieux revenir, croient-ils. - Revenir ? La dernière armée blanche est vaincue fin 1920. 150 000 Russes blancs sont à Constantinople. Ils sont aussi, par dizaines ou centaines de milliers, en Mandchourie, à Berlin, dans les Balkans. Beaucoup veulent en découdre avec les Rouges, ils comptent sur l'Europe pour les aider, l'Europe fatiguée de la guerre mondiale les regarde avec curiosité. - Vivre ? 1923, L'URSS est reconnue. "Etrangers sur la terre", apatrides, déclassés, décidés à ne jamais renoncer, les russes blancs deviennent une diaspora.