Il était une fois les papeteries d'Essonne

Mentionné dès 1354 dans des lettres royales, alors que la fabrication du papier n'en est qu'à ses prémisses, un modeste atelier se crée dans la basse vallée de l'Essonne. Proche de Paris, il deviendra rapidement incontournable, grâce aux besoins en papier de l'administration et de l'Université, et à ceux des imprimeurs parisiens, qui se multiplient aux siècles suivants. Devant ce succès, les bâtiments sont profondément agrandis et modernisés au xviiie siècle. Une papeterie modèle naît. Dirigée par l'un des plus célèbres imprimeurs de la capitale, Pierre-François Didot, elle se place au premier rang des manufactures de papier françaises et fait la part belle aux innovations techniques et architecturales. Au xixe siècle, sous l'impulsion d'Amédée Gratiot, la société s'étend encore et diversifie ses ateliers. Pour ses ouvriers, Gratiot y fait même établir une cité ouvrière. Mais le site d'Essonnes est tour à tour florissant et fragile. Il profite du développement de la presse de la fin du siècle, puis subit concurrents, guerres et crises successives. Grosse consommatrice d'énergie, l'industrie papetière est particulièrement touchée par le choc pétrolier de 1973. Les pertes se multiplient, malgré les reconversions et les investisseurs. Au milieu des années 1990, le bilan est déposé et les bâtiments transformés au profit d'un ensemble urbain au nom chargé d'histoire : « l'éco-quartier de la Papeterie ». Pour que la mémoire du lieu perdure au-delà de sa reconversion, les éditions Archibooks lui consacrent un ouvrage illustré de nombreuses photos et gravures d'archives, qui permet également de découvrir la transformation récente du site en logements, par Bouygues Immobilier. Des illustrations ponctuent les moments importants et les anecdotes ou détails techniques, rendant l'ouvrage très accessible et ludique.