Mandelstam - le jeu, le combat
Editeur(s) : CIRCE
Collection(s) : Oxymoron
Janvier 1917. Saint-Pétersbourg. Cabaret artistique du « Chien errant ». la salle est bondée. Sur la scène, Mandelstam, debout, tête levée, yeux clos, il incante, il crie. « Sa façon de réciter, dit une amie, était plus que rythmée. Il ne scandait pas, il chantait comme un sorcier possédé par une vision. » Pendant que les poèmes prolongent la puissance du corps, le monde se convulse : révolution de 1905, effondrement de l'ancien régime, boucheries de la Première Guerre mondiale, révolutions de 1917, guerre civile, famines, Staline. Comment le poème résiste-t-il ? En compressant dans la langue russe un monde européen dilaté vers ses sources : de Rome à la Grèce romaine, puis à une Europe gréco-romaine réunie autour de l'Arménie et des plaines de Voronej. Les êtres, mais aussi les choses composent un monde que Mandelstam célèbre avec un sourire de distance. Le poème se veut affirmatif.
Tel est le combat. Le sourire troue l'affirmation ; tel est le jeu. De la sorte : ni éloge béat ni sourire cynique. Le monde est glorifié tel qu'il est parce que « il est » signifie « il doit devenir ». Et ce qui vaut pour le monde vaut bien sûr pour le peuple. La poétique, nécessairement éthique, dicte d'un seul souffle le courage de la métamorphose et la joie de l'expansion : en pleine Terreur (1937), au moment où Mandelstam alterne malaises et syncopes, ses poèmes s'évasent à l'ampleur cosmique de la sérénité.
circleÉpuisé
Indisponible définitivement chez l'éditeur
19,50 €
Ean :
9782842422851
Format et Reliure :
Grand format
Pages :
240