Thomas Hardy, les sœurs Brontë, William Thackeray, George Eliot ou encore Charles Dickens ne sont qu’une des facettes de la littérature britannique de l’époque victorienne. Celle du naturalisme qui suit l’époque romantique, celle d’un roman social et psychologique. De l’autre côté du prisme du roman anglais, à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle et jusqu’au début du XXe, va s’épanouir une autre forme de roman.
« La seule raison d’être d’un roman est qu’il rivalise vraiment avec la vie. Qu’il cesse de tenter de la reproduire un peu à la façon de la toile d’un peintre, et il se trouve alors devant une très étrange impasse ». Ces mots de Henry James ouvrent la querelle amicale qu’il va entretenir des années durant avec Robert Louis Stevenson. Le jeune romancier a des vues sur « l’art de la fiction » radicalement différentes de celles du maître de la psychologie romanesque.
Henry James pense que le roman doit rivaliser avec la vie, Stevenson sait qu’il ne le peut nullement, que le pouvoir et la puissance de la fiction résident ailleurs que dans l’imitation parce que « la vie est monstrueuse, infinie, illogique, abrupte et poignante ; une œuvre d’art en comparaison est nette, limitée, autonome, rationnelle, fluide et émasculée. […] Le roman – qui est une œuvre d’art – existe non par ses ressemblances avec la vie, inévitables et matérielles tout comme une chaussure est faite de cuir, mais pour son incommensurable différence avec elle. ».
On le comprend, il y a pour Stevenson une autre voie pour le roman que celle tracée par ces écrivains naturalistes.
Cette bibliographie veut mettre à l’honneur cette veine du roman qui conjugue aventure, merveilleux (voire même fantastique quand il subit l’influence d’un Jules Verne) et art du suspense. Une littérature qui naît dans l’Angleterre victorienne et qui va donner au roman quelques-uns de ses plus beaux chefs d’œuvre.
Wilkie Collins et Arthur Conan Doyle mettent à jour ce qui deviendra le roman policier, Stevenson et Kipling eux donnent ses lettres de noblesse au roman d’aventure rejoint plus tard par des romanciers comme J M Falkner l’auteur de Moonfleet, John Buchan l’auteur des Trente-neuf marches ou encore Alfred Mason celui des Quatre plumes blanches.
Enfin Sheridan le Fanu, Henry Rider Haggard, H.G. Wells quant à eux sortent le roman de ses impératifs rationalistes et teintent leurs fictions de merveilleux et de fantastique.
Cette bibliographie n’est qu’un choix parmi un formidable corpus d’œuvres d’une grande variété, et d’une grande richesse. Une invitation le lecteur qui souhaite qui souhaite se laisser emporter vers l’ailleurs et rehausser le réel.
Illustration : Portrait de Henry James par John Singer Sargent (1913).
23,00 €
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Alfred Edward Woodley Mason
Date de parution : 2020
Editeur : Libretto
10,00 €
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