Chambres vides

Depuis la Colombie-­-Britannique, Dennis Ryan se rend à Manchester, en Grande-­-Bretagne, pour y disperser les cendres de sa mère. Là-­-bas, auprès des membres de sa famille éloignée, il tâchera de découvrir les raisons qui ont poussé ses parents, bien des années plus tôt, à abandonner un milieu stérile pour l'espoir de jours meilleurs, mais aussi celles qui ont amené deux êtres qu'un fossé social et intellectuel séparait à concevoir un projet illusoire. Lorsque son père, Albert, quitte sa ville natale à destination du Canada, il est déterminé à se bâtir une vie nouvelle. Il atterrit d'abord à Montréal, où il se lie d'amitié avec Peter, un expatrié anglais comme lui. Les deux hommes partent bientôt pour Toronto, où Albert est engagé dans un abattoir, alors que son ami devient maçon. Quand sa situation s'améliore, le premier s'en tient à ce qui avait été prévu en faisant venir Julia, son épouse, au pays d'accueil. Cet événement marque le début d'une chute, d'un échec, malgré de multiples efforts souvent non partagés. La précarité de la cellule familiale mène à la trahison et à l'exil de leur fils, qui ne reviendra à Toronto qu'au décès de sa mère. Les motifs de la fuite de Dennis, l'origine des souvenirs qui le hantent et le mystère entourant la personnalité de Julia seront mis au jour au fil du récit. Avec ce livre, Mitch Parry met en scène des personnages vrais et profondément humains, dépassés par une réalité qui ne correspond en rien à ce qu'ils avaient espéré. Il conçoit en une cinquantaine de pages une quête psychologique intense, à l'atmosphère envoûtante, où les chambres vides que l'on quitte en laissent entrevoir d'autres remplies de promesses non tenues.