Empire bresilien et ses photographes (l')

Pour l'Année du Brésil en France, le musée d'Orsay reçoit une exposition consacrée aux photographies brésiliennes du xixe siècle, conservées dans les collections de la Bibliothèque nationale et de l'Institut Moreira Sales de Rio. Le Brésil a vu naître un inventeur, Hercule Florence, qui a mis au point dès 1833 son procédé photographique sur papier, documenté de façon précise. Ce dernier ne put recueillir les fruits de sa découverte, faute d'en avoir compris toute l'importance révolutionnaire. En revanche, lors de la publication des découvertes de Daguerre, l'empereur Dom Pedro ii marqua son intérêt pour la photographie. Les opérateurs allemands, français et brésiliens, encouragés par le grand essor économique du pays dont Rio, la capitale, offre alors le plus vivant exemple, trouvèrent un public fidèle parmi les touristes affluant au Brésil. Cela explique la recherche du pittoresque, caractéristique de la photographie brésilienne du xixe siècle : reproduction de villes nouvelles, paysages et vie des esclaves. Les photographes, arrivant vers 1850, auront ainsi contribué après les architectes, les peintres et les lithographes, à réaliser les voeux de l'empereur Dom Joao ii, soucieux, dès 1819, de favoriser le développement de l'art et de la technologie dans son pays et y faisant venir une colonie d'artistes français. Avec ce catalogue, le lecteur est invité à redécouvrir la physionomie du Brésil au xixe siècle à travers les images d'Henry Klumb, d'Augusto Stahl, d'Albert Richard Dietze, de Victor Frond et de Marc Ferrez, l'oeuvre de certains de ces auteurs ayant été présenté aux Expositions universelles de Paris en 1867, de Vienne en 1873 et de Philadelphie en 1876. Françoise Heilbrun, conservateur en chef au musée d'Orsay Pedro Correa do Lago, président de la Bibliothèque Nationale du Brésil Vic Muniz, photographe