Elrik Fabre et musiciens, Jean-Pierre Amalric, Santiago Mendieta
Rencontre – Hommage à Antonio Machado
Salle de conférences
Hommage à Antonio Machado. Pour le 150e anniversaire de la naissance du Poète (1875-1939), la Compagnie du Rêveur présente l’enregistrement d’HOMENAJE-HOMMAGE A DON ANTONIO MACHADO « EL BUENO ». Concert poétique bilingue par Servane Solana : chant, guitare, compositions Thierry Di Filippo : guitare, oud, compositions Elrik Fabre-Maigné : récitatif français. Rencontre autour du poète et de la République espagnole, Jean-Pierre Amalric, professeur émérite, ex-président de l’association Présence de Manuel Azaña et de Santiago Mendieta, rédacteur en chef de la Revue Gibraltar.
« Don Antonio Machado reste l’un des plus grands poètes du 20e siècle. Moins éclatante et audacieuse que celle de Lorca, mais empreinte d’une sagesse et d’une profondeur qui lui donne une portée équivalente à celle de Neruda le Chilien, Pasolini l’Italien, Nazim Hikmet le Turc ou Eluard le Français, son œuvre interroge constamment les grands mystères de la vie humaine, dans une contemplation attentive des hommes et du monde. Ce poète du romancero et de l’âpreté paysanne, de la copla populaire et savante, est mort en exil à Collioure, il y a 86 ans, loin sa terre natale qu’il a passionnément chantée. Sans doute, en franchissant à pied les Pyrénées, au bout de ses ailes exténuées, cet homme fier et libre pensait-il sans cesse à Soria, la petite ville du Nord de la Castille où il enseignait le Français, là où les terres nues sont « si tristes qu’elles ont une âme ». Le franquisme l’en avait chassé si brutalement… Habité d’une très haute idée de son pays, comme le philosophe et poète Miguel de Unamuno, viscéralement engagé aux côtés des combattants, défendant par l’esprit cette république légitiment élue contre les insurgés de Franco, soutenus militairement par les fascistes de Mussolini et les nazis d’Hitler, dans le silence assourdissant des gouvernements anglais et français, il est resté jusqu’au dernier moment à Madrid, puis à Valence, puis il est parti, au milieu de son peuple souffrant et vaincu, exsangue, dans le désespoir de l’exode, chercher refuge hors d’Espagne et mourir à Collioure le 22 février 1939. J’ai voulu donner à entendre la voix de cet immense poète, indissociable de son idéal, dans sa si belle langue, avec la voix superbe de Servane Solana, la guitare et le oud envoûtants de Thierry di Filippo. » Elrik Fabre-Maigné. © Antonio Machado par Leandro Oroz