Techniques & culture n.67 : low tech /high tech

Chaque nouvelle génération de téléphone portable ou d'ordinateur est célébrée comme si elle représentait un progrès décisif pour l'humanité. À l'inverse, certains pensent que le « lowtech », cet ensemble hétérogène de techniques, d'usages, défini tantôt négativement (pauvreté ou économie des moyens) tantôt positivement (faire beaucoup avec peu, faire durable et non polluant) serait notre seule voie de salut, regorgeant de solutions pour résoudre des problèmes notamment écologiques : gestion de l'énergie, alternative aux énergies fossiles, développement de transports de proximité, pollution, etc. L'objectif de ce numéro n'est pas d'entériner aveuglément l'une ou l'autre de ces alternatives. Il s'agit d'envisager une nouvelle cartographie des modes de com- position techniques et technologiques à l'échelle du monde, en confrontant des manières d'assembler inédites (« lowtech » aussi bien que « hightech ») tant au niveau des matériaux utilisés, des chaînes de montage, des propriétés des objets, que des usages. L'intérêt est donc de voir comment esquisser une nouvelle géographie des innovations, en suivant à la trace ces « bricolages » souvent très éloignés des chaînes de montage telles qu'elles ont été formalisées par les idéologues de l'assemblage (Ford, Taylor, etc.).