L'empreinte du poing ; la boxe, le gymnase et leurs hommes

Comment comprendre l'acharnement les boxeurs à cogner ? Nous faisant entrer dans les coulisses d'un club de combattants ordinaires, l'auteur dresse un portrait au plus près de ces hommes. Carlos, Mourad, Boris, etc. : tous boxent pour résister à la violence sociale qu'ils subissent. Interroger l'expérience de la boxe comme celle d'une confrontation à l'Autre dont le cadre dépasse celui du ring est le fil conducteur de l'enquête. Boxer apparaît comme une forme de résistance contre le racisme ordinaire et la disqualification sociale. Devenu membre d'un groupe de boxeurs, Jérôme Beauchez saisit toute la rythmique combattante des corps, les vies de boxeurs, leurs motivations. Des exercices de l'entraînement aux combats publics, des corps à corps aux discussions et scènes du quotidien vécues aux côtés des pugilistes, il montre que l'action de boxer ne peut se comprendre que de l'intérieur. Traversés par l'épreuve des disqualifications sociales, régulièrement mis en situation d'infériorité par l'expérience du racisme ordinaire et l'appartenance aux fractions paupérisées des classes populaires, ces boxeurs sont marqués par une adversité dont ils ne cessent d'interroger les déterminants, comme le possible dépassement. Au-delà d'une ethnographie des pratiques sportives surgit alors un discours plus vaste, celui des jeunes hommes issus des groupes populaires les plus disqualifiés.