Le roman de Beyrouth

Philippe a fait toute sa carrière à L'Orient-Le Jour, le grand quotidien francophone de Beyrouth. Né au sein d'une famille chrétienne, il réside place des Canons, coeur symbolique et mythique de la capitale libanaise, dans l'immeuble Sarkis. Désormais âgé et frappé de cécité, Philippe égrène ses souvenirs, entrelaçant l'histoire de sa ville et celle de sa famille sur trois générations. Son grand-père Roukoz, interprète officiel au consulat de France, a participé en 1858 à l'insurrection des paysans de Kesrouan maltraités par les féodaux, avant d'être témoin de la proclamation de la Première République en Orient. Elias, son père, médecin humaniste, s'est trouvé mêlé au mouvement de révolte contre le mandat français. Enfin, à travers sa propre existence, celle de sa femme Nour, communiste et musulmane, celle de son frère Joe, militant des Phalanges, Philippe brosse les grands bouleversements qu'a connus le Liban dans la seconde moitié du xxe siècle. Alexandre Najjar mêle fiction et réalité, anecdotes et hautsfaits, se penche sur le sort des petites gens et le destin des grands personnages. Le Roman de Beyrouth se clôt sur la destruction de l'immeuble Sarkis, la nomination de Rafic Hariri au poste de Premier ministre. Et ce dicton : « Heureux celui qui possède un enclos à chèvres au Liban », que tempère un addendum de 2006, après l'assassinat d'Hariri et la guerre, de nouveau : « Tout est à refaire. »