Natacha Chetcuti-Osorovitz & Katy Barasc

Rencontre dans le cadre du 26e Printemps Lesbien de Toulouse autour de La pensée Wittig : une introduction de Natacha Chetcuti-Osorovitz et Sara Garbagnoli  paru aux éditions Payot-Rivages.

Présentation par Natacha Chetcuti-Osorovitz en dialogue avec Katy Barasc.

Lorsqu’on interrogea l’une des références intellectuelles de Monique Wittig, Christine Delphy, sur ce qui pouvait caractériser l’œuvre wittigienne, sa réponse formula parfaitement ce qui en a fait l’unicité : celle où « théorie et utopie sont les deux faces d’une même quête ».

Il y a la théoricienne Wittig, l’analyste qui (nous) fait comprendre le fonctionnement de l’hétérosexualité comme un système politique, totalitaire, dont le « génie » infatigable est de se présenter comme une évidence « de nature ». Autrement dit : implanté depuis toujours, et à jamais. Et il y a l’écrivain (sic) Wittig, l’utopiste ayant édifié brique à brique un corpus littéraire perturbant, précisément, la croyance en la naturalité de cette fameuse « nature » – des catégories de sexe et de genre et de « bonne » sexualité.

« Il nous faut, dans un monde où nous n’existons que passées sous silence, au propre dans la réalité sociale et au figuré dans les livres, il nous faut donc, que cela nous plaise ou non, nous constituer nous-mêmes, sortir comme de nulle part, être nos propres légendes dans notre vie même, nous faire nous-mêmes êtres de chair aussi abstraites que des caractères de livre ou des images peintes. » Avant-note à La Passion de Djuna Barnes, Flammarion, 1982.

Le Printemps lesbien 2024 s’affichait sous l’injonction de Changer ce monde – joyeuse utopie d’activistes.

Et ainsi concluent les deux coauteures de La Pensée Wittig : « L’œuvre de Monique Wittig n’est rien de moins qu’une exhortation à Réinventer le monde. Leur livre, écrivent-elles, « se veut une piqûre de rappel : aujourd’hui comme hier, cette invitation ne cesse de nous interpeller. »

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16/04/2025 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER