
Innovations, n° 14. Joan Robinson : hérésies économiques
Editeur(s) : L'Harmattan
Joan Robinson, éminente économiste britannique, a marqué son siècle par sa pensée irrévérencieuse. Sans concession à aucun milieu, aucune école, aucun courant d'économistes, elle a adopté une approche originale d'étude et d'analyse des phénomènes économiques. Partie de Marshall, elle a très vite été séduite par l'économie de Keynes, pour essayer dans l'après-guerre de lui donner la dynamique historique qui lui faisait cruellement défaut. Joan Robinson est à l'origine de l'introduction de la concurrence imparfaite dans les manuels d'économie. Elle a montré comment le comportement d'investissement des entrepreneurs conditionne la croissance. Elle balaye le modèle néoclassique pour militer en faveur de la prise en compte dans l'analyse économique de l'histoire, des institutions et des rapports politiques.
La guerre, l'instabilité, le chômage, le monopole et les inégalités sont omniprésents dans son œuvre. L'équilibre économique est non seulement impensable, mais il est aussi incompatible avec le progrès social. La question reste alors entière : comment dompter le marché dont le fonctionnement est par nature chaotique ?
Innovations, Cahiers d'Economie de l'Innovation reprend plusieurs aspects de l'œuvre hérétique de Joan Robinson : concurrence imparfaite, accumulation, emploi, progrès technique, industrie, développement. Ce numéro s'adresse aux chercheurs et aux étudiants en économie et les invite à l'ouverture d'un grand forum de réflexion sur la reconsidération du temps dans la théorie économique.