Les équilibristes : deux fables

Fable 1 : Et si E.T. n'avait pas atterri aux USA mais en Union soviétique, aurait-il vécu une histoire toute mignonne ou aurait-il dû se faire passer pour un comptable bossu dans un appartement grisâtre à repousser les avances d'une voisine à l'amour âcre ?
Fable 2 : Et si un bandit s'éprenait violemment de cirque, est-ce que cette passion le ramenerait sur le droit chemin ou lui donnerait envie de commettre des larcins plus acrobatiques ?
Côté pile et côté face, Andreï Siniavski sait faire jaillir la vérité nue des êtres sous les dehors de la fable.

Sur le fil des larmes face à la propension des hommes à se faire du mal, le lecteur finit par être conquis par la fantaisie malicieuse de Siniavski où la bêtise se combat par le rire.

Andreï Siniavski (1925-1997) publie sous pseudonyme ses premiers textes en France. C'en est trop pour le pouvoir qui le condamne au Goulag en 1966. L'issue de ce procès fantoche a une répercussion sociétale inattendue : il donne naissance à la dissidence en URSS. Craignant l'influence d'Andreï Siniavski à sa libération en 1972, le KGB le contraint à quitter le pays. En exil en France, Andreï Siniavski continue d'écrire une œuvre d'une inventivité folle.