
Au nom du pire : David Berman et Silver Jews face aux démons de l'Amérique
Pascal Bertin (Auteur)
Editeur(s) : Le Gospel
En 2019, la mort du musicien David Berman marque profondément les esprits des fans de rock indépendant, toutes générations confondues. Dandy provocateur et intemporel, chanteur et poète ultracharismatique, il s'est fait connaître avec le groupe Silver Jews qui compta un temps en ses rangs Stephen Malkmus et Bob Nastanovich Pavement). En quelques albums clés, il a contribué à remettre de la poésie dans le rock'n'roll des années 1990 et 2000, conjuguant humour noir, écriture littéraire et charisme de crooner grunge. Artiste maudit, il est considéré par de nombreux fans et journalistes comme un musicien aussi important que Bob Dylan ou Patti Smith en leur temps.
En 2009, après quelques années erratiques, Berman annonce sur une note de blog la dissolution de son groupe et la cause d'une profonde dépression l'affectant depuis ses jeunes années : son père, Richard Berman, est un des plus grands avocats lobbyistes de la droite américaine, défenseur des industries de l'alcool, du tabac ou de la pétrochimie.
Construit comme une biographie rock teintée de réflexions sociologiques et politiques, Au nom du pire ausculte l'existence d'un outsider de génie au travers de son insoumission à ce douloureux héritage et ausculte par là-même trois décennies de la vie culturelle et politique américaine. Une histoire de vie quasi mythologique, émaillée d'un retour sur la discographie méconnue d'une figure musicale au potentiel de fascination intact.