La bastide rouge

Avril 1946, pour Francis, enfin démobilisé après quatre ans de guerre et prêt à profiter pleinement de la vie en rentrant au pays, une interrogation persiste. Ses parents sont morts durant la guerre, dans des circonstances mystérieuses pour son père, Bastien, dont les actes de résistance avaient fait de sa ferme, la Bastide rouge, un repaire. Dès lors, que faire de cette bâtisse ? Doit-il rester et reprendre l'exploitation paternelle ou tout quitter et aller à la ville ? Ce moment d'égarement, émaillé de rencontres fortuites et insolites avec de rudes campagnards et de girondes villageoises, aboutira à une remise en question de sa propre vie.

- Sacré nom, cest le retour du fils prodigue !

À brûle-pourpoint, il demanda avec légèreté :

• Vous connaissez Julia ?
• La fille de l'apiculteur ?
• Je sais pas, dans la rue presque face au magasin de Mme Salvaris.
• Oui, le père est mort. La mère fait encore marcher son rucher avec un journalier, mais le Boros l'aide aussi, pourquoi ?
• Rien, je me suis abrité sous son porche tout à l'heure. Elle m'a offert des gâteaux, elle est gentille.
• Gentille, mais Francesco, avec toi, elles le seront toutes.