C'était Michel : vingt ans qui passèrent si vite

« Sylvie, ma dernière épouse, m'a fait rencontrer le bonheur. » Ainsi parlait Michel Rocard deux ans avant son décès le 2 juillet 2016.

L'austère héraut de la deuxième gauche et la protectrice des animaux écolo se sont rencontrés en 1994. Il a soixante-quatre ans, elle quinze de moins. Lui est au creux de sa carrière, torpillé aux élections européennes par le Scud Tapie, lâché par les « camarades ». Elle est une Parisienne de fraîche date, en rupture de vie familiale.

Mme Rocard raconte et se raconte. Sans détour. Les débuts clandestins d'une idylle « senior », les honneurs et les bonheurs de voyages planétaires en compagnie de son grand homme, des dîners avec Raymond Barre, François Bayrou ou Mikhaïl Gorbatchev et d'autres chez un très jeune et prometteur énarque, Emmanuel Macron.

Ses souvenirs dépeignent un homme hyperactif et concentré, curieux de tout, combatif et secret, sensible à la reconnaissance, mais aussi... sensible tout court, ému au soir de sa vie par la détresse animale.