Les vices de la vertu ou la fin de la gauche morale

Le cycle de la pensée 68 est entré dans sa phase terminale. La mauvaise querelle contre les «nouveaux réactionnaires» a eu le mérite de montrer que les termes «intellectuel» et «de gauche» ne sont plus synonymes.

Après la faillite du communisme, puis l'échec des tentatives social-démocrates de rupture avec le capitalisme, nous assistons à la fin de la gauche morale, dernier avatar du socialisme lorsqu'il se réduit à l'invocation des droits de l'homme.

Cette ultime tentative s'est effondrée comme les précédentes, du fait de ses effets dévastateurs sur la société : l'insécurité, l'enseignement au rabais, le chômage qui augmente en proportion directe des coûts sociaux, l'angoisse individuelle après que toute autorité a été délégitimée, tout modèle décrédibilisé.

La droite peut aujourd'hui revendiquer les trois valeurs essentielles sur lesquelles s'ouvre le XXI^e siècle, en opposition avec un siècle de discours socialiste dominant : la liberté contre la libération, l'équité contre l'égalitarisme, la responsabilité contre le relativisme.

Mais avant d'affirmer ces valeurs, il convient d'en finir une fois pour toutes avec les dernières illusions semées par la gauche morale épuisée : le nihilisme multiculturel, la candeur antisécuritaire, le poujadisme antimondialiste, l'écologie confisquée, la surenchère droit-de-l'hommiste, l'État-complaisance et quelques autres. C'est le but de ce livre.