
Mont-dragon
Editeur(s) : Table Ronde
Collection(s) : La Petite Vermillon
En décembre 1970, on voit fleurir dans les magazines une alléchante et capiteuse réclame pour un film de Jean Valère, Mont-Dragon. Le nom de l'acteur prin- cipal y crépite en une litanie cinglante, sadienne et cravachée : « Brel aristocrate, Brel cavalier, Brel re- gard d'acier, Brel échine de zinc, Brel visage de bois.
Il fesse la croupe et caresse l'encolure. » Suivait la mention voluptueuse et tentatrice, en ces temps où la morale sexuelle prenait le galop, « Interdit aux moins de 18 ans ». Après Jean Doucet, dans Les Risques du métier (1967) d'André Cayatte, et Benjamin Rathe- ry, Mon oncle Benjamin (1969) d'Édouard Molinaro, Jacques Brel, émacié et impavide, cravaté serré et che- veu ras, incarne le personnage de Georges Dormond, écuyer cynique et libertin. Le générique du film pré- cise consciencieusement « d'après le roman de Ro- bert Margerit ». La nouvelle génération de spectateurs vient d'entamer la déconstruction de la culture bour- geoise sur les barricades de mai. Elle préfère la licence gaiement partageuse au silence austère de l'écritoire.
Ce Robert Margerit risque bien de n'être qu'un nom.
Prête-nom d'une amazone masquée du sexe libéré ?
Soyons sérieux. Écrivain pornographe ? Peut-être.
Dans La Croix du 22 décembre 1945, Luc Estang s'of- fusque des turpitudes supposées de Mont-Dragon : « Il défie, par son sujet, toute analyse en langage pudique.
La mention n'a qu'une valeur d'avertissement. L'abs- tention du lecteur honnête est de rigueur »... Ce livre scabreux serait d'un dépravé ? Autant que l'autorisent la rudesse et le forcené des passions. Robert Margerit obscène ? Le corps a ses raisons... Inconnu ? Inactuel et antimoderne par hygiène vitale. Ringard, alors ?
Lisez-le.
Extrait de la préface de François-Jean Authier.
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8,90 €
Ean :
9782710389385
Date de parution :
11/10/2018
Rayon(s) : Littérature en poche, Littérature française
Format et Reliure :
Poche
Pages :
416