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Chirurgien humanitaire - itineraire d'un tiers-mondain

Chirurgien humanitaire - itineraire d'un tiers-mondain

Editeur(s) : Presses De La Cite

Collection(s) : Documents

"J'ai fait le chirurgien sur plus de soixante missions, simplement parce que sous ma fenêtre ou au bout du monde, précisément, la souffrance m'insupporte : je n'aurais pas pu ne pas faire ce métier. On dit que j'ai risqué ma vie, qu'aller en Syrie comme dans les dizaines de pays auparavant, c'est "suicidaire", que je suis fou, ou inconscient, c'est selon, mais en vérité, les gens s'exagèrent de beaucoup ce qu'est le danger comme le courage. Bien sûr, il y a des moments sous les bombes où le désir s'émousse, où l'on repense avec un peu de recul à la question lancée dans un dîner à Paris : "Pourquoi tu t'emmerdes à aller là-bas ?". Avec dix heures d'opération pratiquées dans des conditions précaires dans le dos, on médite, pas plus de trois minutes vu qu'on n'a pas que ça à faire, mais on se souvient néanmoins qu'avant d'arriver sur place, surtout si on s'est rendu un peu loin, on a pris trois avions, avec trois escales, genre Beyrouth par Francfort et Stockholm, on a passé des heures crevé dans des aéroports, puis en transit dans des jeeps pourries dont il faut changer de nuit pour ne pas se faire repérer, conduit par des passeurs qui peuvent se révéler des pourris, on n'a rien bouffé, on a négocié à des check-points avec des milices corrompues ou des abrutis armés croisés sur le chemin, on a débarqué son matériel sommaire, découvert que sur place, il allait falloir opérer sans lumière, à la lampe frontale, on s'est tapé dix heures de boucherie, on sait qu'on ne va pas pouvoir se laver vraiment, à peine pouvoir avaler un bol de féculent à la viande bouillie (dans le meilleur des cas), qu'on ne va pas pouvoir dormir plus de cinq heures à cause du danger, des cris, des bombardements, ça dépend. On est effleuré : "C'est pas mon pays, pas mon combat, on n'a pas violé ma femme, pas tué mes gosses, ils vont remettre ça dans six mois ou six ans, c'est leur merde, j'y peux rien". Ce sont les trois minutes de découragement liées en général à l'épuisement. Là-dessus, on dort un bon coup, trois heures, et on se réveille un peu regonflé. Et puis au réveil, on réattaque, et là une famille partiellement décimée arrive en larmes avec un gosse dans les bras, les tripes à part dans un torchon, et il s'agit de tout remettre à l'intérieur. Alors on ne pense plus, on fait".
Épuisé
Indisponible définitivement chez l'éditeur
20,00 €
Ean : 9782258101715
Date de parution : 31/12/1949
Format et Reliure : Grand format
Pages : 352
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